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En route vers l’objectif Net Zéro : leçons tirées de notre premier bilan carbone.

Définition

Les personnes, les produits ou les organisations ont tous une empreinte carbone. La quantité de gaz à effet de serre émise peut provenir de diverses sources, notamment des aliments que vous consommez ou des tee-shirts que vous portez. Il est possible de mesurer la quantité de carbone émise par les activités directes et indirectes de l'entreprise. A chaque type d'émission est alors associé ce que l’on appelle une “scope” 1, 2 ou 3 :

Le champ d'application 1 couvre les émissions provenant d'une source appartenant directement à l'entreprise ; il peut s'agir, par exemple, de la combustion de carburant dans notre flotte de véhicules.

Le champ d'application 2 correspond aux émissions indirectes provenant de l'énergie achetée et utilisée par l'entreprise ; par exemple, la consommation d'électricité de nos bureaux entre dans cette catégorie.

Le champ d'application 3 englobe les émissions indirectes (en amont et en aval) provenant de sources non contrôlées par l'entreprise ; dans ce cas, nous pouvons mentionner les déplacements professionnels, les achats ou les déchets.

Processus

WeMaintain s'est associé à Kapstan, une société française de conseil en environnement, pour évaluer l'empreinte carbone de l'entreprise à l'horizon 2021 pour la France. L'évaluation couvre les champs d'application 1, 2 et 3 mais n'inclut pas les opérations au Royaume-Uni et à Singapour. Nous avons fait ce choix volontairement car nous savions que le premier bilan carbone serait fastidieux et nous n'y étions pas forcément préparés. Nous avons donc décidé de concentrer nos efforts sur un seul pays afin de nous familiariser avec le processus de collecte de données. Nous avons commencé modestement dans le but d'étendre notre analyse à l'ensemble de l'entreprise lors des prochaines évaluations.

La collecte des données nous a pris plusieurs mois car les informations ne sont pas forcément centralisées et il est parfois difficile de définir des valeurs numériques exactes. Les données financières sont assez faciles à collecter, mais les informations physiques sont nettement plus difficiles. Pour mesurer l'impact de nos achats, par exemple, nous avons rapidement compris que nous devions adopter une approche plus approfondie et plus précise. Dans ce cas, nous avons dû trier les commandes passées en 2021 par catégorie et déterminer le poids de chacune de nos pièces commandées. Ce n'était pas une tâche facile car il nous a fallu analyser une liste référençant plus de 2000 pièces détachées ou seul le nom, le prix et la quantité étaient mentionnés. Cet obstacle nous a incité à trouver un moyen d'automatiser un peu plus le processus et les pièces détachées sont désormais classées automatiquement sur la plateforme de commande que nous utilisons.

Résultats

Ainsi, nous avons pu identifier 5 pôles particulièrement émetteurs :

-Les déplacements professionnels 🚗

-Les achats 🧾

-Les déchets produits♻️

-La consommation d’énergie ⚡

-Les immobilisations corporelles 🏢

Nous pensions initialement que ces résultats nous aideraient à établir des objectifs de réduction quantifiés. Mais lors de l'élaboration de notre plan d'action, nous nous sommes rendu compte que la fiabilité des données collectées pouvait être améliorée car certaines émissions de la scope 3 sont difficiles à quantifier précisément. Cette empreinte carbone nous donne sans aucun doute une vue d'ensemble des domaines d'émissions les plus importants, mais affirmer avec précision que WeMaintain a émis 293 tCO2eq en 2021 semble un peu audacieux. La précision s'acquiert avec le temps : c'est une des leçons tirées de ce projet.

Bien qu'ils ne nous aient pas permis de définir un objectif de réduction, nous avons utilisé ces résultats pour prioriser les projets à traiter. Avec l'aide de Kapstan, nous avons défini et mis en place des solutions qui nous l’espérons sont significatives.

Compensation des émissions de carbone

Dans un premier temps, nous avons décidé “d'annuler” l'impact de nos émissions grâce à l'initiative Climate Neutral Now lancée par les Nations Unies. Nous avons donc investi dans deux projets durables.

Le premier concerne une centrale électrique à biomasse de 10 MW située à Chimur, en Inde. L'objectif du projet est d'utiliser efficacement les combustibles issus de la biomasse disponibles dans la région, tels que les écorces de riz (son) et les résidus de culture, pour produire de l'électricité. L'électricité produite sera vendue au réseau électrique de l'État pour une croissance économique durable, une préservation de l'environnement accrue grâce à l'utilisation de biocarburants et une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le projet contribuera également à répondre à la demande croissante d'électricité.

Le second est un projet d'énergie éolienne en Corée du Sud. Il devrait aider le gouvernement à réduire sa dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles et à créer des ressources énergétiques nationales, ce qui aura des avantages économiques supplémentaires.

Ces deux projets ont aidé WeMaintain à devenir ce que nous appelons une entreprise neutre en carbone. La neutralité carbone signifie arriver à un état dans lequel les émissions de GES d'une organisation s'équilibrent à zéro. Acheter des crédits carbone peut aider à compenser ses émissions, mais cela n'efface en aucun cas l'empreinte écologique que nous créons. Pour parvenir à devenir “Net Zéro”, nous devons aller encore plus loin et réduire les émissions conformément aux dernières données scientifiques sur le climat.  Nous nous sommes donc engagés à estimer nos émissions de gaz à effet de serre, à essayer de les réduire et à communiquer nos résultats chaque année en signant un engagement avec les Nations-Unies.

Projets ultérieurs

Les trajets professionnels, les achats et les déchets ayant été identifiés comme les sources d'émissions les plus importantes, nous avons décidé que nos premières initiatives s'attaqueraient à ces trois domaines.

WeMaintain a tout d'abord investi dans des véhicules électriques en septembre 2022. Ainsi, nous avons équipé cinq de nos ingénieurs d'une Renault Kangoo électrique.

Nous étions préoccupés par le fait que les véhicules électriques soient plus émetteurs que les véhicules thermiques au moment de leur fabrication. Mais selon l'ADEME, l'agence française pour la transition écologique, un véhicule électrique émet moins de CO2 aujourd'hui qu’un véhicule thermique lorsque l’on prend en considération l’ensemble de son cycle de vie. Le tableau ci-dessous montre qu’en France, l'impact d'une voiture électrique est en fait 2,35 fois plus faible que celui d'une voiture thermique.

Notre consultant carbone a estimé le potentiel de réduction de ce projet à 12tCO2, en supposant que la taille de notre flotte reste la même l'année prochaine. Cet investissement devrait donc montrer son efficacité dans les prochaines années, c’est pourquoi nous aimerions disposer d’une flotte 100% électrique à plus long terme.

Deuxièmement, nous avons décidé de mener quelques changements concernant notre politique d'achat. La complexité de ces émissions réside dans la pluralité d’acteurs qu’elle mobilise. En effet, lorsque nous effectuons un achat, nous faisons recours à des tiers et à des intermédiaires avec qui nous sommes tenus d’entretenir des relations de long-terme. N’étant pas un constructeur, WeMaintain achète des pièces détachées à ses fournisseurs chaque année et ces achats doivent se conformer à certaines normes. Les escaliers mécaniques, les ascenseurs ou encore les systèmes de sécurité incendie doivent répondre à des normes de sécurité et nous sommes tenus de les entretenir avec des marques bien spécifiques. Parce que nos fournisseurs sont essentiels pour que nous puissions continuer à entretenir les équipements, nous devons engager le dialogue avec eux. La multitude de fournisseurs avec lesquels nous travaillons rend plus complexe la mise en place d'une nouvelle politique d’achats, mais nous sommes déterminés à défendre des normes plus élevées en matière de pratiques sociales, éthiques et environnementales. Nous avons donc commencé par analyser nos principaux fournisseurs pour voir s'ils s'intéressent ou non aux pratiques de RSE. Idéalement, nous souhaitons privilégier les fournisseurs certifiés lorsque nous passons des commandes. Nous avons donc mis en place un indicateur qui nous permet de suivre le nombre de commandes passées chez des fournisseurs certifiés chaque mois. Notre bilan carbone a également démontré que certaines pièces sont plus polluantes que d’autres, c’est pourquoi nous souhaitons demander à nos fournisseurs de nous fournir une analyse de cycle de vie de produit pour chacune de ces pièces.

Enfin, nous avons dû réfléchir à la manière dont nous pourrions recenser nos déchets. Nous n'avons pas vraiment d'endroit où les déchets sont centralisés. Les ingénieurs déposent parfois les déchets chez les clients et parfois ils vont dans un centre de traitement des déchets. Nous ne pouvons donc pas évaluer avec précision la quantité de déchets produite chaque année à la suite des travaux de maintenance. Nous en avons discuté avec DeliverMe, notre sous-traitant pour la livraison des pièces détachées, et avons décidé de stocker nos déchets dans leur entrepôt. À la fin du mois, nous ferons appel au service des Ripeurs pour évacuer les déchets. Ils nous fourniront alors un suivi avec la quantité de déchets collectés et revalorisés.

Conclusion

Notre premier bilan carbone aura pris beaucoup de temps et peut probablement gagner en précision. Nous avons dû faire face à plusieurs problèmes et revoir notre approche chaque fois que nous étions confrontés à un obstacle. Néanmoins, ce bilan nous a donné une idée plus précise de notre impact environnemental et nous en tirons des enseignements précieux. Plus important encore, cette évaluation nous a permis d'identifier les activités les plus émissives et d'établir une feuille de route qui hiérarchise les projets relevant de ces sources d’émissions. Nous devons à présent réfléchir à la manière dont nous pourrions automatiser la collecte des données et nous équiper des bons outils pour faciliter ce processus. Comme dit précédemment, nous avons commencé petit en analysant un seul pays, mais les étapes franchies nous auront aidé à nous sentir prêts à étendre cette analyse à l’ensemble de nos sites opérationnels. La culture du “step by step” est très appréciée chez WeMaintain. Nous ne souhaitons pas faire des promesses que nous ne nous sentons pas de tenir. Nous sommes convaincus qu’il est préférable de concentrer nos efforts sur quelques petits projets afin de progresser vers des initiatives plus importantes. Notre approche consiste donc à commencer petit mais à penser grand.